[ Report ] SKELETONWITCH + MANTAR + EVIL INVADERS + DEATHRITE @ Le Petit Bain, Paris, 07/12/18

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Bloqué dans les transports en commun d’un Paris qui oscille entre xanthophobie et pluie consternante, essoufflé dans les rues labyrinthiques d’une capitale sur le qui-vive, j’ai bien du mal à rejoindre la fameuse barge nommée Petit Bain pour cette soirée qui se promet aussi alléchante que brutale.

Vous allez sûrement vous dire que j’en fais exprès mais, bien qu’arrivé à bout de souffle, j’ai encore loupé les premières parties… D’habitude pas trop embêté, j’en suis cette fois-ci totalement atterré tant les groupes présents à l’affiche me plaisaient et méritaient toute mon attention. Mais bon, on ne va pas refaire le monde avec des « si ». Essayez juste de ne pas trop m’en vouloir si cet article se révèle aussi court et intense que le fût ma soirée…

C’est donc au tout début de MANTAR que je déboule dans la salle, plutôt bas de plafond, le son semble un peu étouffé. Je me rends vite compte qu’il faut en fait passer la régie pour avoir un son beaucoup plus audible et se prendre le mur de Brême en plein dans la mouille. Premier constat et pas des moindres, le groupe joue ! En effet, le duo avait dû annuler toutes les dates de la semaine  car Hanno, le chanteur/guitariste, était malade à crever. Second constat, ils sont trois… Bizarre ! C’est en fait le chanteur de SKELETONWITCH qui baragouine, braille et improvise ce qu’il peut sur la musique produite par le duo.

Le chanteur de MANTAR expliquera un peu après qu’ils jouent même si lui ne peut quasiment pas parler, et donc encore moins chanter. Un beau geste qui est salué par un public aussi moite que le groupe. Voilà pour le décor, pour le reste l’énergie brute est toujours là, l’ours cogne derrière les fûts, face à lui le cobra se déchaîne et crache ses riffs venimeux, au milieu ce tigre de Adam Clemans hurle, fait ce qu’il peut pour faire vivre les titres. Niveau setlist c’est extrêmement raccourci : que des tubes dont « Spit », « Pest Crusade », « Age Of The Absurd », « Cross The Cross », etc.

Le public est plutôt réceptif et renvoie des ondes positives au groupe qui s’arrache pour satisfaire son auditoire. Sans sourciller, je peux dire que c’était vraiment pas le bon jour pour découvrir MANTAR sur scène, le groupe jouant diminué et à peine quarante minutes. À noter que le chanteur de DEATHRITE viendra aussi pousser la chansonnette ( avec les bonnes paroles ) sur le tube « Era Borealis ». Le duo se retirera rapidement sur la terrible « White Nights » ( jouée en instrumentale ) et son célèbre « DOMINATION » hurlé tant bien que mal, avec douleur, par un Hanno complètement tordu sur sa six cordes.

Au final, le son était plutôt bon ( et pour avoir vu MANTAR un bonpaquet de fois, c’est déjà pas mal ). La maladie du chanteur et le système de remplacement inédit en ont fait un concert exceptionnel mais loin d’être mémorable. C’était surtout cool de voir l’entraide et le plaisir que ces mecs prennent à jouer comme des guerriers, coûte que coûte. Death Über Alles !

Une petite pause rafraichissement, en attendant que les Américains de SKELETONWITCH se préparent un champ de bataille digne de ce nom. Je dois vous l’avouer : je ne suis pas gros connaisseur du combo mais je sais qu’ils ont une bonne réputation scénique et que leurs albums amènent souvent chaos et destruction dans leur sillage. 


Une courte introduction et les hostilités démarrent tamboursbattants dans la plus pure veine blackened thrash, avec une grosse tendanceépique et des soli bien enlevés et techniques à souhait. Pas de doute, le cocktail est explosif et ultra-efficace. Le son est également très bon et le chanteur ( bien remis de sa prestation avec MANTAR ) prend un espace de dingue et avec beaucoup de charisme ( alors qu’il n’est dans le groupe que depuis deux ans ), il donne tout, haranguant la foule comme un damné.

Le live est carré, ultra-rodé, on voit bien que c’est un exercice dont le groupe a l’habitude avec ses ( déjà ) treize années de bons et loyaux services. Peu de bla-bla et quasiment pas de temps mort chez SKELETONWITCH, ça bombarde sans relâche et tout s’enchaîne à rythme soutenu. Le public, tout comme moi, headbangue harmonieusement et de concert avec les musiciens tous plus chevelus les uns que les autres.

Côté setlist, la part belle est faite au dernier album du groupe, le puissant « Devouring Radiant Light » avec notamment les très bons « Fen Of Shadow » qui met d’emblée la salle en ébullition et « Red Death, White Light » qui clôture le set dans un vent de désolation. Entre deux quelques anciens titres avec pêle-mêle « Serpents Unleashed », « Beyond The Permafrost » ou encore « Submit To The Suffering ».

Le groupe est relativement statique mais lechanteur a heureusement la bougeotte pour tout le monde et ne cesse d’enchaînerles poses, se roulant par terre, hurlant sans relâche. Musicalement, il n’y a rien d’étonnant dans la musique de SKELETONWITCH mais cette recette classique faite d’envolée et de break bien placé fonctionne parfaitement tant ils arrivent à y coller une intensité et une hargne sans vergogne. Le public ne cache d’ailleurs pas sa joie, applaudissant la bande qui repart avec la palme de la soirée et le sentiment du devoir accompli.

Bravo et à bientôt messieurs.

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