Chronique : MORBID ANGEL – Kingdom Disdained ( UDR Music )

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Quoi ?? MORBID ANGEL sort un nouvel album ?? Hé oui !! Et c’est Sly, notre docteur ès death vieille école, le chirurgien-orthodentiste floridien, qui s’est chargé de décortiquer l’affaire :

L’indestructible Trey Azagthoth ! Plus de 30 ans après ses débuts avec « Altar of Madness » (classé 1er dans le ‘Top 40 des meilleurs albums de death’ par le magazine Terrorizer), il revient après la désillusion de 2011 avec « Illud Divinum Insanus » aux côtés de son compère Steve Tucker. Ce dernier reprend donc son poste de bassiste/chanteur, qu’il avait abandonné après le mésestimé album « Heretic » et MORBID ANGEL tente à nouveau de reprendre son titre de groupe « le plus important de l’histoire du death metal ». Car combien de disques sortis ces vingt dernières années ont compté autant que le fabuleux « Domination », ou encore « Blessed are the Sick » ?

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La réponse est : Bien peu. Cette fois, « Kingdoms Disdained » sonne clairement rugueux et extrême. La production d’Erik Rutan ne dément pas sa réputation et reproduit la puissance de son très efficace d’« Infernus » avec HATE ETERNAL. On regrettera la limpidité du son de « Gateways to Annihilation » et « Dominate » (albums auxquels il avait participé comme guitariste). Tucker assure parfaitement ses parties de chant et la réelle surprise c’est qu’on avait oublié toutes ses qualités, même si son style est inspiré par la voix unique de Vincent. Tout ces considérations dites, si on s’assoit et qu’on essaye de décrire ce qu’on entend, on perçoit qu’Azagthoth tient un nouveau propos. Si le premier titre n’est pas le plus intéressant, il ouvre les hostilités à l’encontre des détracteurs – avec une musique brutale et sans concession. D’ailleurs le titre même de la galette n’est-il pas un message évident à l’accueil qu’avait subi le précédant album ?!

Enfin, il faut clairement plusieurs écoutes pour appréhender ce monstre. Loin des standards des productions actuelles, ils n’ont pas cédé aux sirènes de la production grand public comme BEHEMOTH. Derrière ce mur d’accords dissonants et face aux rythmiques martiales tranchantes comme des couperets de guillotine, on a envie de se réfugier vers une musique plus facile à catégoriser. Mais c’est là tout le sel de MORBID : subir une décharge de tonalités sombres et expérimentales puis, quand rien ne vous y prépare, voir surgir un solo démentiel de Azagthoth qui se déguste comme un sorbet au sommet de l’Himalaya, ça brûle ! On desserre un peu les dents avec des titres comme « Architect And Iconoclast », qui se situe entre « Covenant » et « Domination », aussi visqueux que « Where The Slime Live » et  aussi envoûtant que « God Emptiness », ou encore « The Pillars Crumbling ». Alors si en 2017 la majesté et l’ambiance propre à la musique d’Azagthoth ne sont pas toujours présentes, on passe souvent de l’autre côté du portail des Grands Anciens, et percevoir à nouveau l’abysse de démence de la musique de MORBID ANGEL fait un bien fou.

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