Report – Satyricon au Rockstore de Montpellier, le 6 oct.

Après s’être imprégné des magnifiques images de ‘Live At the Opera’, nous avions hâte de voir si l’énergie et l’investissement sur scène de Satyricon demeuraient intacts après les épreuves subies par le groupe ces dernières années. Programmé un vendredi soir à 19h30 un tel groupe est risqué car lorsqu’on sort du travail à la même heure en ruant et malgré nos efforts, nous arrivons trop tard pour apprécier la première partie de l’étape, les excellents SUICIDAL ANGELS que nous avions vu en octobre dernier en compagnie de CRISIX, toujours à Montpellier. Une fois franchi l’entrée avec un accueil souriant et relax, on entre dans le Rockstore remplie de fans arborant les sweats à capuche noires, les pentacles dehors, les cheveux courts ou longs selon son âge et ses envies et on hume la bonne humeur générale en calculant nos chances d’atteindre le bar avant que le concert commence.

Rockstore – Montpellier

A peine le temps de se saisir son gobelet que les rangs se sont déjà resserrés dans la salle montpelliéraine quand Satyr, Frost et leurs collègues entament les premiers riffs météores de Midnight Serpent, le premier titre de leur nouvel opus. Savant mélange de rage froide et de charge mélodique, ils entraînent instantanément le public dans leur transe magique. Quelques mosheurs, à notre grande surprise, viennent participer à la fête ; non pas que cette musique ne peut servir de défouloir mais ces accents rock sombre sont plus dansants qu’autre chose. Depuis leur année de formation en 1991 et après neuf albums au compteur, on constate d’entrée que Satyr mène toujours la barque. Ferveur conquérante et naturel démonstratif font de ce leader charismatique un emblème de la scène black metal. Ses guitaristes sont des frères d’armes parfaits pour cette tournée mondiale, avec une mention pour le sosie de Jared Leto à la guitare rythmique dont nous n’avons pu retrouver le nom et le bassiste Anders « Neddo » Odden au physique de vampire. Comme beaucoup on attendait des tubes ce soir, et Satyricon en possède beaucoup. Il enchaîne sur ‘Our World, It Rumbles Tonight ’, issu de leur précédant album éponyme avec son refrain-titre si entêtant. Le groupe prouve sa sincère affection pour son public en brassant large dans toute sa discographie.

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Mais on attaque les choses sérieuses avec ‘BLACK CROW ON A TOMBSTONE’, extrait de leur emblématique album « The Age Of Nero ».

Car si l’entité Satyricon a su évoluer avec les années, elle n’oublie pas les diverses étapes du groupe en nous servant dès le début du set de tels brûlots. Cela fait tellement longtemps que le duo travaille ensemble que l’ on sent leur fusion totale avec son public. Il envoie le titre éponyme du dernier album Deep Calleth Upon Deep. Le chanteur indestructible durcit sa voix et le ton, et les rythmes envoûtants du single nous glissent à la porte d’un autre monde. Nous voilà dans leur monde magique et sinistre, à une époque imprécise, remplie d’une couleur bleue nuit que le lightman a su restitué ce soir sur le backdrop représentant l’œuvre de Edvard Munch. Les titres emblématiques s’enchaînent : le rapide « Walker upon the Wind », « Repined Bastard Nation » de l’époque ‘Volcano’ et s’ensuit le tubesque « Now, Diabolical » avant que le groupe décide d’une deuxième ‘intermezzo’.

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Même pas le temps de se rafraîchir, ils reviennent avec le mi-tempo ‎’To Your Brethren in the Dark’, issu de ‘Deep Calleth Upon Deep’ avec ses harmonies diaboliques. On rejoue des coudes dans la fosse sur ‘Black Wings and Withering Gloom’ issu du même album confirmant les dires de Frost dans notre récent interview que le dernier album serait mis en avant dans leur setlit.

Puis Satyr prend la guitare pour nous annoncer qu’ils vont faire honneur à leur passé le plus ancien en jouant deux titres de ‘Nemesis Divina’ (1996) : ‘Transcendental Requiem Of Slaves’ et bien sûr ‘Mother North’. Le groupe achèvera son public avec un rappel sur ‘The Pentagram Burns’, Fuel for hatred’ et ‘K.I.N.G’, histoire justement de montrer à tous comment on peut faire rimer black metal avec autres chose que des blastbeats et évoluer dans le bon sens.

1h30 d’un set tout en énergie, d’un groupe culte qui par la force de sa volonté et son travail s’est forgée une identité unique.

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