C’est le coeur léger et la capuche mouillée que je pénètre dans la Machine du Moulin Rouge pour l’unique date française des Finlandais d’ENSIFERUM, ce Dimanche 1er Octobre. À peine deux semaines après la sortie de leur dernier opus, « Two Paths » ( cf. notre chronique ) où le groupe semblait avoir envie de changer un peu la donne et de prendre quelques risques ( pas non plus inconsidérés ), je suis personnellement déjà tout émoustillé à l’idée de découvrir ces nouveaux titres sur scène et surtout la manière dont le public va les recevoir. Pour rappel, la date est sold-out !!
Mais avant toutes choses, il nous faut passer par les traditionnelles premières parties. Au programme ce soir, deux groupes qui évoluent dans des styles radicalement différents mais qui vont réussir à tout de même tirer leur épingle du jeu. On commence par WOLFHEART, groupe de death mélodique originaire, lui aussi, de Finlande. Une bonne énergie scénique, un public plutôt motivé même si le son n’est pas parfait, la guitare solo n’est pas très bien réglée et les samples symphoniques sont très ( trop ) en retrait. Malgré cela, la recette du groupe semble fonctionner, le public réagit plutôt bien et encourage les Finlandais à se surpasser. Des titres comme « Zero Gravity » obtiennent même les honneurs de la fosse avec les premiers pogos et mosh-pits de la soirée… Une bonne prestation donc qui a surtout le mérite de réveiller ceux qui étaient encore endormis de leur samedi soir fiévreux et éthylique.
Place ensuite aux vétérans britanniques de SKYCLAD, ceux que l’on considère, à juste titre, comme les pionniers du folk metal vont venir chauffer à blanc un public déjà beaucoup plus compact. À grands renforts de violon et de lignes de basse heavy old-school, le groupe ne va pas tarder à faire jumper à peu près toute la fosse. Les Anglais vont distiller, égrener leur longue discographie ( 25 ans de carrière ), pendant une bonne heure de set. On a donc droit au meilleur de leur heavy folk, parfois engagé, parfois plus léger, un peu comme si les DROPKICK MURPHY’S avaient couché avec IRON MAIDEN… Un groupe que je ne connaissais pas beaucoup mais qui a eu le don de me surprendre grâce à son énergie et son humour très british. À revoir !! Le groupe finira par partir sous un tonnerre d’applaudissements devant une foule dégoulinante et fin prête à recevoir la grande claque de la soirée…
1h30 de set minimum, voilà ce que m’avait promis Sami Hinkka, le bassiste, lors de l’interview ( à paraitre plus tard ) que j’ai réalisé un peu plus tôt dans la journée ! Et bien le bougre n’aura pas menti ! Il m’avait aussi promis du vieux comme du neuf en terme de set-list et il n’a pas menti non plus, comme quoi, on peut faire confiance à Sami… En effet, ENSIFERUM est un groupe qui a toujours tenu ses promesses en live, proposant des shows ultra-énergiques que ce soit en festival comme en salle.
Et cette date parisienne ne fût pas l’exception qui confirme la règle, le groupe va mettre la salle à feu et à sang, balançant titre sur titre quasiment sans interruption. Passant de son dernier méfait « Two Paths » ( 5 titres joués ) aux titres plus anciens comme « Victory Song », « Lai Lai Hei » ou « Tale Of Revenge », les Finlandais font mouche à chaque fois, et emmènent leur auditoire où bon leur semble.
Côté nouveautés, on ne peut désormais s’empêcher de remarquer la souriante et omniprésente Netta Skog ( accordéon/chant ) qui va nous faire une prestation génialissime. Elle saute, elle danse, elle rit, elle chante pour le plus grand bonheur de ses collègues… Tout ça en assurant un show de haute-volée, efficace, fraîche et ultra-professionnelle. Preuve en est, ce petit tour de chant où la jeune femme, tout à fait à l’aise dans l’exercice, se retrouve seule au micro pour le titre « Feast With The Valkyries », impériale. On en vient à se demander comment ENSIFERUM a-t-il pu se passer d’elle ?
Mais l’heure n’est pas aux questions car, Petri ( guitare/chant ) nous rabat encore les oreilles de ses cris acérés afin que l’on se donne entièrement au groupe dans un dernière élan folk apocalyptique. Les chants résonnent dans la salle comme sur scène, tout le monde connaît déjà les nouveaux titres, preuve de la qualité musicale indéniable et de l’engouement que le groupe suscite.
On sent que sur scène, ENSIFERUM est en en totale adéquation, une forte cohésion qui dégouline sur le public autant que la sueur sous mes aisselles, la Machine est une poudrière brûlante mais moite et prête à exploser lorsque résonne les premières notes de « Lai Lai Hei ». La foule s’embras(s)e une dernière fois, imitant leurs idoles qui, eux, rient, s’échangent clins d’oeil et sourire avec une étonnante décontraction. On a même droit à une étonnante scène finale, des plus drôlatique et clownesque avec un combat guitare, basse et accordéon avec pour prétexte la distribution de boisson houblonno-maltée…
Serein même dans le changement, ENSIFERUM est définitivement à l’aise sur son trône de Roi du Folk Métal, distribuant ses « torgnoles super-paganes » sans fausses notes ( au sens propre comme au figuré ). Une soirée dont on se souviendra, sans nul doute.
Voici la setlist d’ENSIFERUM :
Intro ( Ajattomasta Unesta )
- For Those About to Fight for Metal
- Two Paths
- Two of Spades
- King of Storms
- Treacherous Gods
- In My Sword I Trust
- One Man Army
- The Longest Journey (Heathen Throne, Part II)
- Way of the Warrior
- Feast with Valkyries
- Tale of Revenge
- Victory Song
- From Afar
- Lai Lai Hei
