REPORT du MOTOCULTOR : Nos coups de coeur de l’édition 2017 !!

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Après une année 2016 prometteuse mais financièrement mitigée, on attendait beaucoup de ce Motocultor 2017, tout en sachant que le festival fêtait ses 10 ans mais que sa situation financière restait toujours aussi bancale. Preuve en fût l’appel aux dons lancé par l’équipe afin que cette édition 2017 puisse se faire.

Chez nous, on ne s’en cache pas, ce n’est pas son organisation ( elle aussi parfois un peu bancale ) qui nous y fait venir mais avant tout sa taille modeste, son état d’esprit festif et ses deux scènes couvertes aux qualités sonores indéniables. Ayant lieu fin Août dans la très bucolique petite ville bretonne de Saint Nolff, il est d’ailleurs souvent considéré, comme la dernière grande messe de l’année et donc un passage obligé pour le vacancier métalleux avant qu’il ne retrouve les chemins de la rentrée. De plus, l’équipe du festival met toujours un point d’honneur à proposer une programmation pointue et métalliquement éclectique, ce que l’on sait aussi apprécier. Voici donc un petit aperçu de notre week-end :

Nos coups de coeur du Vendredi

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1/ ENSIFERUM

Oyé! Oyé! Vous autres, adeptes des peaux de bêtes et autres fanfreluches typées « Viking »ENSIFERUM a été là pour vous satisfaire !! Fort de sa nouvelle recrue, la charmante Netta Skog ( ex-TURISAS ) à l’accordéon, les Finlandais ont délivré un set quasi parfait, menant la vie dure à un public, contraint de sauter et de chevaucher à vive allure sur les rythmes endiablés du « quintet valkyrien ». On en regrette cependant la durée ( une petite heure seulement ) du set, tant le public et les musiciens ont réussi à entrer dans une communion « sonique » et spirituelle. Le groupe s’est même permis de nous présenter deux nouveaux titres de son futur album, le ravageur « From Those About to Fight for Metal » et « Way Of The Warrior », avant de terminer sur le très disco « Two Of Spades » et les tubes, « In My Sword I Trust » et « Lai Lai Hei ».

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2/ BENIGHTED

Les Lyonnais de BENIGHTED ont toujours su tirer leur épingle du jeu dans ce type de festival, proposant un brutal-death-grind de qualité mais avec une certaine jovialité et une envie de s’amuser faisant presque oublier la brutalité de sa musique. Malgré la récente « perte » de son batteur Romain Goulon pour des problèmes de santé, le groupe a assuré le show à 200%. Au programme donc du nouveau comme de l’ancien, le groupe balaie sa carrière du revers de la main avec en toile de fond une batterie tranchante, des riffs acérés et un chant possédé, le tout joué sous (mét)amphétamine. En somme, un menu « steak saignant » pour toute la Supositor Stage qui n’a pas eu le temps de s’ennuyer une seule seconde. BENIGHTED reste bel et bien le Roi du Brutal Death Français, toujours aussi impressionnant même si on les a déjà vu et revu.

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3/ ATARI TEENAGE RIOT

Petite surprise de la journée, les Berlinois d’ATARI TEENAGE RIOT, pas vraiment métal, pas vraiment punk, plutôt techno mais clairement subversifs. Cela fait 25 ans que ce collectif allemand engagé distille son digital hardcore ultra-agressif. Sur scène, face à des platines-machines aux basses transcendantes, un écran diffuse des images éblouissantes, le show est détonnant et puissant. Même si il n’y en a pas physiquement, les guitares noisy rugissent et viennent perforer les coeurs des plus frileux. Le public apprécie autant que les musiciens qui s’activent aux quatre coins de la scène au rythme des gros beats techno, haranguant sans discontinuer une foule massée devant la scène, avec leurs chants saturés et des discours politico-anarchistes. C’est notre réelle surprise du jour tant on sait que bien qu’ils soient des légendes dans le milieu underground, la réaction d’un public type metal devant ce gros bordel techno est parfois à redouter… Mais on le verra par la suite dans le weekend : le métalleux reste relativement ouvert et capable d’apprécier différentes choses tant que le groupe reste plus ou moins alternatif.

Les derniers mots du jour ?? Revolution Action !!

Nos coups de coeur du Samedi

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1/ KREATOR

C’est Samedi à 23H15 pétantes que les allemands de KREATOR et leurs hordes du chaos ont frappé la scène principale du Motocultor. Au menu, un set-escarmouche de pur thrash allemand avec jets de confettis, effets pyrotechniques et autres boules de feu, mais sans le décorum que l’on avait pu voir au Hellfest… Un avantage selon moi car cela a permis une réelle proximité avec le public et donc encore plus d’adrénaline. Le public s’en donne à coeur-joie, se déchaîne de circle-pits en wall of death afin d’honorer comme il se doit la venue de ce monument du thrash, l’un des meilleurs représentants du genre. Niveau setlist, c’est un enchaînement énergique de classiques sans véritable temps mort. Bien évidemment, la part belle est faite au dernier album avec pêle mêle : « Fallen Brother »« Gods of Violence »« Hail to the Hordes » et la brûlante « Satan Is Real » reprise en coeur par l’assistance comblée… Le bulldozer KREATOR a écrasé Saint Nolff sous des tartines de riffs intenses et de vocaux hargneux, du thrash classique mais extrêmement bien ficelé.

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2/ IGORRR

Encore une fois, le Motocultor a su dénicher les groupes atypiques et les placer au beau milieu d’une programmation plus classique et ce, pour le plus grand bonheur de nos oreilles… Ce Samedi après-midi c’est donc IGORRR qui est venu surprendre son monde avec son break-baroque-core, véritable incarnation de la folie inhumaine et du dérangement… Le groupe mené par le DJ / Chef d’orchestre, Gautier Serrece fabricant de coucou maléfique aussi minutieux dans sa folie que méticuleux dans ses délires, manipule l’électronique en tout genre pour réussir à mêler accordéon, saxophone, sitar, clavecin, mandoline et cordes diverses dans un imbroglio mono-maniaque soutenu par des riffs lourds, des grognements de la mort et des chants lyriques… un véritable « opéra de caniveau ».

Enrichi en live par ses deux chanteurs et son batteur ( Sylvain Bouvier de TREPALIUM ), le groupe commence à se tailler une solide réputation, dépassant en permanence les frontières stylistiques dans lesquelles on voudrait le cantonner, faculté somme toute assez rare pour un groupe. Le show fait la part belle au dernier album « Savage Sinusoid », imposant au public le métal carnassier de « Viande » et les mélanges électro-épico-musette-improbables de « Cheval » mais aussi « ieuD »« Opus Brain » et « Spaghetti Forever ». Le quatuor s’amuse à détraquer le temps et nous offre un show chaotique et extravagant. Autre point fort : la sublime chanteuse, Laure Le Prunenec et sa voix de « Castafiore déglinguée » qui explose de charisme, de charme et d’aisance, se jouant inlassablement du public entre rires possédés, cris et danses « malsaines », tout échangeant avec son compère hurleur, grimé et immobile… Une sorte remake breakcore et sous acide de « La Belle et la Bête ».

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3/ SONS OF O’FLAHERTY

Sortis tout droit d’un Pub niché au fin fond de leur Bretagne natale, ces « charmants » punks « imbibés » ont réussi à égayer notre fin d’après midi grâce à une belle énergie et un son entraînant qui n’est pas sans rappeler les pontes du genre que sont les DROPKICK MURPHYSTHE POGUES ou encore FLOGGING MOLLY mais avec cette touche d’humour et d’autodérision que l’on a su apprécier. Exit donc le côté sérieux et bienvenue l’ambiance bar franchouillarde, on a vraiment à faire à une bande de pote qui s’éclate en proposant la musique qu’il aime, un moment clairement rafraichissant. On regrette cependant l’absence du « musettiste », présent sur l’album mais absent lors du show, il en résulte un set beaucoup plus tourné vers le punk que vers le folk… Parfait pour l’apéro !! Un groupe à gros potentiel, à suivre de prêt.

Nos coups de coeur du Dimanche

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1/ DEVIN TOWNSEND PROJECT 

On ne s’en cache et on ne s’en cachera jamais : Ici, on est fans absolus de Devin Townsend. Alors quand l’artiste canadien passe par chez nous, on y va, on y court et on ne le loupe sous aucun prétexte.

C’est devant une foule compacte que Monsieur Townsend et ses acolytes montent sur la scène du Motocultor. Et il n’aura pas fallu plus d’un titre pour que l’on sache que le groupe aura le meilleur son de tout le weekend, rendant parfaitement l’atmosphère riche et dense des albums grâce à ses nombreuses nappes de claviers. On retrouve vraiment cette impression de mur de son. Le temps file lui aussi à toute vitesse et le groupe enchaîne les titres à un rythme soutenu. Le public répond bien et se laisse totalement happer par le groupe. Plus en forme que jamais, notre Devin joue de ses mimiques et autres grimaces pour mieux se jouer de son public, communiquant avec lui et l’emmenant à peu près où il le souhaite. Le show est parfait, sobre et pas spectaculaire pour un sou mais enjoué, puissant et bourré d’émotion. Côté chant, on est pas en reste, on a droit à cette alternance de hurlements parfois stridents et d’envolées puissantes quasi-lyriques, cette voix versatile qui prend aux tripes et transporte.

Côté setlist c’est tout aussi varié, démontrant ainsi toute l’étendue de la musique du groupe. On a droit à de l’éthéré avec « Higher », à du progressif avec « Deadhead », à du plus direct et délirant avec « March of the Poozers » seul extrait de « Ziltoid 2 » joué ce soir, mais on passe aussi par les titres les plus récents issus de « Transcendence » (« Failure », « Higher »).  À peine une heure et le groupe quitte, sans même un rappel, la scène, sous un tonnerre d’applaudissement, tout le monde étant conscients d’avoir assisté à un des meilleurs concerts de cette édition 2017…

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2/ MONKEY 3

Nous attendions de pied ferme la prestation des Suisses de MONKEY 3 que nous avions loupé au Hellfest à cause d’une heure de passage un peu trop matinale. Ce n’est pourtant encore pas aujourd’hui que le groupe jouera à une heure qu’il mérite. Bien heureusement, le foule est présente devant la Dave Mustage n’attendant plus que de se faire aspirer par le stoner psychédélique et efficace de la troupe helvète.

On est d’emblée séduit par ce son lourd et planant assuré par une basse ronflante et un jeu de batterie puissant. Puis on se laisse croquer par les envolées mélodiques des guitares, par les soli tout en finesse, on est comme transportés au dessus des nuages par les nappes de claviers, totalement captivés par le spectacle que donne à voir MONKEY 3. Quelques apparitions vocales caverneuses continuent de nous pousser un plus vers cet ailleurs où le stoner « se psychédélise », « s’orientalise » ou « se brutalise », un peu tout à la fois en fait, comme un tout catalysé par un son des plus impeccables. En d’autres termes MONKEY 3 nous a emmené « un peu plus près des étoiles… »

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3/ SUFFOCATION 

La présence de SUFFOCATION sur une affiche est toujours un évènement et souvent gage de grosse tarte dans la gueule !! Forts d’un excellent nouvel album « …Of The Dark Light » sorti un peu plus tôt cette année ( cf. notre chronique ) et d’un line-up au top de sa forme, les Américains sont donc plus que remontés au moment d’investir la Massey Ferguscène. Le chanteur originel Frank Mullen ayant arrêté les tournées depuis quelques années, c’est donc Kevin Muller de THE MERCILESS CONCEPT qui se prête à l’exercice et qui va vraiment assurer son rôle de frontman à 100%, n’hésitant pas à ajouter des variations dans les voix là où Mullen se veut beaucoup plus classique et « monocorde ».

En tout cas, SUFFOCATION impressionne. Quelle énergie ! Quelle puissance et quel son !! D’une précision aussi chirurgicale que sur album, les riffs dégoulinants ou saccadés, forgés par Guy Marchais et Terrance Hobbs sont perçus comme de véritables coups de massue par le public. Une audience qui joue le jeu et s’agite de slams en circle-pits. Pendant les breaks ou entre les chansons, le jeune Kevin Muller n’hésite pas et maintient l’ambiance en exhortant la foule à tout va. Côté setlist, on passe par toutes les périodes avec les meilleurs titres du répertoire du groupe, même si la lumière est faite sur leur dernier méfait ( sûrement le mieux connu par le « nouveau chanteur » puisqu’il y est crédité en backing vocals ). Mention spéciale à « Clarity Through Deprivation » et son riff bulldozer. Avec plus de vingt ans de carrière et un statut de légende du Death, SUFFOCATION envoie encore clairement la purée en live et se maintient comme un des fers de lance du genre.

Et les petites surprises :

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GIEDRÉ fût la petite surprise non métal du Dimanche. Fraîche et souriante, décalée et vulgaire, on a ri à entendre ces comptines salaces reprises en coeur par un public conquis. Ce joli minois a réussi à faire plier le métalleux le plus endurci grâce à ses petits anus en l’air et « ses effets pyrotechniques de dingue ». On était ensuite fin prêt pour aller croquer un bout de TRAGEDYce groupe auto-proclamé « Tribute to THE BEE GEES & Beyond » nous aura en tout cas bien fait marrer, un grand n’importe quoi coloré, des musiciens en paillette maquillés comme des voitures volées, des blagues potaches sur fond de disco metal… Que dire de plus??

Enfin et pour conclure : Si tu es au Motocultor et que tu ne sais pas comment finir tes nuits, que tu es perdu sur le camping et n’arrive pas à retrouver ta tente, que tu en as marre de faire la queue devant les toilettes, que tes amis sont des cons et que tu t’en cherches de nouveaux, que tu as envie de danser avec un jeune homme nu/en peignoir/en cuir/avec des bracelets à clous ou des ceintures de balles, que tu souhaites faire des rencontres réelles sur la région Bretagne, que tu apprécierais parler littérature médiévale avec une meuf topless ou faire des ribouldingues avec un mec qui se croit dans le Seigneur des Anneaux, que tu recherches désespérément un verre de Suze pour couper ton Ricard, que tu te DOIS de finir ta 8.6 au bras d’une métalleuse avinée, que tu as envie de te battre avec un mec en slip Superman ou faire une course de caddie, que tu aimes aussi bien la Dance que Georges Moustaki, que tu rêves de plonger dans le lac du Connemara, que tu as une bonne mutuelle, encore un semblant de voix et l’estomac bien accroché, LE MACUMBA est là pour toi !! Il t’accueille sur le camping à la fin des concerts, pas ou peu de sélection à l’entrée, une playlist de qualité et une équipe de dingue…

Voilà donc nos impressions pour ce Motocultor mouture 2017 ! On est déjà pressé d’être à l’année prochaine ! Merci à tous !!

 

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