Aux dires de mon ami Sly, présent le vendredi soir, le Moshfest 3 s’annonce caliente. Il me fallait vérifier la chose de visu et l’envie d’assister à la suite était des plus fortes. Les deux premières éditions étaient d’un niveau fort honorable et l’affiche proposée pour cette troisième déferlante grind-core laisse présager une ambiance de malade mental. Je suis sûr de passer une nuit mémorable à la Secret Place avec tous ces groupes plus cinglés les uns que les autres.
C’est vers 19h30 que l’ouverture s’effectue. Le public est déjà nombreux, prêt à en découdre.
Pendrak (grind/crust- Paris) attaque cette petite sauterie avec juste 25 minutes de set (temps restreint imposé par l’organisation vu le nombre de groupes présents ce soir). Pendrak n’est composé que de trois bonhommes mais le groupe envoie sévère. On retiendra un grind-crust hyper pêchu qui fera office d’une très bonne mise en bouche !
Vient maintenant le tour de Lust For Death. A ce que j’ai écouté sur le net quelques jours avant, c’est pour moi un ovni par rapport aux autres groupes de la soirée. Le style joué par le groupe, du death old school avec quelques teintes de Crust et de Punk, dépareille légèrement avec le reste de l’affiche, plus orientée grind. Et bien mesdames messieurs, je peux vous avouer que dès les premières notes je ressens une sorte de frénésie monter en moi. Le son des guitares old-school est typé Bolt Thrower et je me surprends même à headbanguer et à rentrer dans les pogos. Les circle-pits s’enchaînent sans répits. Tout est parfait : riffs d’intro bien appétissants, des morceaux bien lourds agrémentés de parties mélodiques avec un zeste d’Entombed, un chanteur pas trop bavard mais qui a une sacrée présence… Bref, une bonne baffe dans la tronche ! Un groupe à suivre de très près.
Après un changement de plateau rapide, les parisiens de Riposte débutent leur prestation. Je note la présence d’une chanteuse dans ce groupe. Quel sacrée bout de femme ! Celle-ci n’arrête pas d’haranguer le public. Quel charisme mais aïeux ! Les morceaux sont assez courts mais vraiment efficaces. Un peu brouillon de temps en temps mais pas gênant dans l’ensemble, le groupe maîtrise son sujet.
On enchaîne direct avec Vengeance et son punk noise grindcore. Je souligne encore la présence d’une fille au chant accompagnée cette fois ci d’un autre vocaliste. Comment dire ? Là, nous avons affaire à de véritables possédés. Même un exorciste ne pourrait les ramener à la raison.
Les deux membres aux chants se partagent sans concession leurs parties sans discontinuer.
Le public bouge un peu moins pour ce combo mais reste quand même comme hypnotisé par cette folie.
On attaque la dernière partie du Mosh Fest 3 avec les deux derniers groupes de l’affiche, à savoir, Blockheads et Inhumate. L’ambiance monte d’un cran.
Inhumate est incontestablement l’un des leaders de la scène Grindcore en France et même en Europe.
Pour tous les groupes qui devaient faire des line-check ce soir, Inhumate n’a pas dérogé à la règle. En 5, voire 10 min maximum, c’est torché ! Dans le Grind on ne s’embête pas avec ces problèmes-là. Je ne dis pas qu’ils l’ont tous bâclé, car dans l’ensemble le son de ce soir est assez correct vu les BPM qui nous sont envoyés dans les cages à miel.
Revenons donc à Inhumate. Je ne vais pas vous mentir quant à la set-list car je ne connais pas les titres. Par contre, je peux vous garantir qu’avec Inhumate si tu aimes boire ta pinte de bière tranquillement ce n’est pas devant la scène où tu dois te situer. A l’entame du premier jusqu’au dernier titre le public aura retourné toute la salle ! Et voilà que ça saute dans tous les sens, ça tourne encore et encore autour de ce satané poteau (marque de fabrique de la Secret Place)
Damien à la guitare, aura sans cesse « joué » avec l’audience. Il s’amuse à grimacer devant ceux qui s’évertuent à prendre quelques clichés, histoire de garder quelques souvenirs hilarants. Christophe au chant, lui comme à son habitude, aura vraiment tout donné sur scène et finira sur les rotules. Ce qui me frappe aussi avec Inhumate c’est leur gentillesse et la connivence qu’ils instaurent avec le public. A aucun moment je n’ai vu dans leurs yeux ou dans leur attitude une once de ras le bol voire d’énervement pendant que les Mosheurs envahissaient la scène.
Et voilà déjà que la tête d’affiche de ce soir Blockheads arrive à son tour pour conclure cette 3ème édition du Moshfest.
Pour Blockheads c’est comme Inhumate, je ne connais aucun titre, malheureusement !
Je constate qu’il y a là deux guitares. Alors si Inhumate jouait juste avec une guitare et que ça dépotait sévère, qu’est-ce que ça va être avec Blockheads ?
J’ai ma réponse en seulement 10 secondes. Une vraie guerre de tranchées se passe devant mes yeux !
J’ai l’impression de voir les personnages du célèbre manga « le collège fou fou fou » puissance mille (au niveau du public).
Ça ce marche dessus, ça grimpe sur les murs de la salle, ça slamme jusqu’au bar … Vous l’aurez compris, on ne s’ennuie pas une seconde avec Blockheads !
De même qu’avec Inhumate, je remarque qu’eux aussi font marque d’une grande sympathie envers le public.
Bref, pour finir avec Blockheads, je suis ressorti de la salle vraiment certain d’avoir vu un des groupes les plus puissants sur scène de ma vie et je dirais même qu’ils rivalisent avec les maîtres que sont Napalm Death. Je ne pèse pas mes mots.
Puis je tiens à féliciter l’équipe de la Taf pour avoir réussi à organiser un tel événement et surtout faire venir deux grosses pointures de la scène Grindcore française ainsi que d’autres groupes très intéressants et méritants.
Mais ce qui m’aura le plus marqué pendant toute la soirée, c’est cette extraordinaire ambiance et la communion fraternelle entre les groupes.
Vivement la 4ème édition !!!
Merci 🙂