Rencontre avec Dorian, le guitariste français de Blues Pills ‘Jouer dans Blues Pills, c’est être investi à 100%’

_blues_pills
André, Elin, Zach, Dorian – Blues Pills

Nous sommes allés à la rencontre du jeune français Dorian Sorriaux lors de son passage à la salle La Paloma à Nîmes avec le groupe international BLUES PILLS. Un groupe qui explore sans limite les origines des musiques des années 60 et 70 pour notre plus grand plaisir. Dorian en a profité pour nous confier quelques anecdotes sur la vie dans un groupe à la renommée toujours aussi grandissante.

Interview de Dorian – guitariste

Quand tu passais au Hellfest pour la première fois en 2014, tu étais très jeune. Tu as rejoint BLUES PILLS en 2012. On a l’impression que tu as grandi avec le groupe, cela doit être une expérience étrange ?
Oui carrément. J’avais 18 ans au Hellfest, et j’avais 16 ans quand j’ai rejoint le groupe. J’en ai 21 à présent et cela fait quatre ans que je suis dans BLUES PILLS. J’ai passé tous ces années en tournée avec le groupe. On a commencé en Espagne dans un van, et aujourd’hui on est à la Paloma, et entre les deux cela ne se fait pas comme ça. Je pensais à ça justement tout à l’heure : la différence avec un job normal et jouer dans Blues Pills. Même si Blues Pills devient un job, je ne le vois pas comme ça. Oui j’ai carrément grandi avec les événements qui traversent la vie d’un groupe : en passant des mois en tournée et en studio, et en croisant tout les jours de nouvelles personnes, visitant plein d’endroits, et jusqu’à aller en Australie.

Tu as l’impression d’être chanceux ?
Oui c’est clair et d’un autre côté ce n’est pas de la chance non plus. C’est un mix. de beaucoup de choses, de beaucoup de travail, d’implication émotionnellement et à tous les niveaux : c’est être à 100 % investi. Et parfois oui, j’envie les personnes qui rentrent chez eux tous les soirs, qui peuvent regarder la télé, peuvent dormir dans un vrai lit, et non dans un bus. Par exemple on a passé déjà la moitié de cette année en tournée et l’autre moitié à répéter. Donc ça ce n’est pas de la chance, c’est du travail. Et en même temps, c’est de la chance quand tu penses que j’ai toujours voulu faire de la musique.

Es-tu encore surpris du succès grandissant de votre groupe ?
Encore une fois, cela a été progressif. C’est pour ça qu’il y a eu plein de petites surprises. Déjà quand on a signé chez Nuclear Blast, c’était énorme pour nous. Donc oui surprenant mais en même on n’a pas eu le temps d’être surpris, car il y avait toujours quelque chose d’autres en vue. Et je suis content de savoir d’où je viens, d’avoir fait ces tournées en van. Tous les jours sur scène, j’essaye de me rappeler que c’est le rêve et d’apprécier tous les moments.

Zach, le bassiste, faisait partie de RADIO MOSCOW, et vous avez chacun un passif de musicien – comment conjuguez-vous vos diverses personnalités pour aboutir à la musique de Blues Pills ?
Oui, chacun apporte quelque chose et c’est ce qui fait notre complexité musicale. J’ai rencontré Zach parce que mon groupe faisait la première partie de RADIO MOSCOW. J’ai beaucoup écouté Radio Moscou à l’époque. On s’influence beaucoup les uns les autres que ce soit au studio ou sur scène. Zach et Elin écrivent les parole, mais il y a toujours un travail de collaboration, surtout sur scène où on essaye toujours d’améliorer le concert.

lady-in-gold

Quand tu es obligé de qualifier le style de Blues Pills, que dis-tu en général ?
Rien (sourire). Je n’aime pas trop les catégorisations. C’est restrictif de dire en un mot ce que je fais, car la musique c’est un tout qui fait partie de notre vie. On est influencé par tout. Pour le dire simplement, je dirai qu’on fait du blues rock année 60 avec des influences soul, heavy et psychédélique même si les gens emploient ce mot pour tout. On a un mot je préférai dire ‘rien’.(sourire)

La musique des années 70 est revenue à la mode. Comment perçois-tu le fait qu’aujourd’hui vos fans soient à priori autant des metalleux que des fans de rock ou de stoner ?
Je trouve ça génial si un metalleux apprécie notre musique, ou que ce soit une fille de 14 ans ou un vieux de 75 ans qui approchait de ses 20 ans dans les années 70. La musique c’est un partage. Il serait restrictif de se limiter à un seul public. De notre côté, on joue la musique qu’on a vraiment envie de jouer. Zach a plus des influences heavy, même si ce n’est pas vraiment du metal, et moi j’aime écouter de la folk.

Et quel est le fan qui est tout le temps là au concert de Blues Pills ?
C’est un homme, la cinquantaine, les cheveux courts et il nous amène des cadeaux : des bouteilles de bon vin, du saucisson, ou des livres de photos qu’ils ont prises eux-mêmes. On a eu ce cadeau hier par exemple (Sourire ) [Dorien nous montre un livret en couleur richement illustré de photos d’un concert de Blues Pills avec DEEP PURPLE]

A l’avenir, envisagez-vous de vous ouvrir à d’autres styles et d’autres époques ?
Je crois qu’on en a déjà mélangé pas mal avec le dernier album ‘LADY IN GOLD’ où on a plus d’influences diverses, avec notamment des claviers. Je pense qu’on va continuer à se développer sans chercher à faire quelque chose qui plaît à un public en particulier mais faire la musique qui nous plaît à nous. Et avec un peu de chance cela plaira aussi à notre public. (sourire)

Quel est ton regard sur la scène rock actuelle ? Y-a-t-il des groupes que tu aimes plus que d’autres ?
J’aime bien RIVER SONS, spécialement leur chanteur. J’aime aussi KADAVAR qui joue ce soir, surtout en live ils envoient terriblement avec une belle énergie. En Suède, il y a énormément de groupes aussi.

‘Avec le dernier album ‘LADY IN GOLD’ on a plus d’influences diverses, avec notamment des claviers. Je pense qu’on va continuer à se développer sans chercher à faire quelque chose qui plaît à un public en particulier’- Dorian

Ah ! Et tu notes une grosse différence musicale entre la Suède et la France ?
Énorme ! En France, c’est difficile de croiser un musicien qui est dédié à ce qu’il fait. Le français te dit qu’il joue de la guitare et il va te jouer ‘Smoke in the Water‘ et boire trois bières après. Le suédois il va peut-être boire trois bières aussi mais il ne va pas te dire qu’il joue lui-aussi de la guitare ou de la batterie, il va s’asseoir et tu vas être bluffé. C’est très porteur et c’est aussi un challenge mais comme ainsi tu rencontres plein de musiciens, cela t’offre un échange pour te développer musicalement.

Et tu préfères vivre en France ou en Suède ?
Je vis en Suède depuis un petit moment où la vie est très différente. Il y a des choses qui me manquent de la Bretagne, comme la musique celtique. Mon père joue de la cornemuse. Tu vas dans l’Irish pub du coin, il y a des irlandais qui jouent et on danse. Les suédois font la fête de manière différente. Si le groupe est installé en Suède et j’ai ma copine là-bas, ça fait du bien d’être en France et de parler français. J’écoute peu de musique chantée en français, mais c’est pour ça que je me suis mis à écouter Polnareff, surtout ces deux premiers albums. (sourire)

http://www.bluespills.eu/index.php/en/

http://www.nuclearblast.blues-pills

 

 

Partager