MESHUGGAH – The Violent Sleep Of Reason ( Nuclear Blast ) note : Légende/10

cover

C’était il y a peine quelques jours que ré-ouvrait, en grande pompe, La Clinique du Docteur MESHUGGAH, à la pointe de la technologie et en décalage total avec la scène métal depuis bientôt trente ans. Dès les premières notes, on sent que le personnel médical n’a pas changé ses méthodes de travail mais revient plutôt mettre tout le monde d’accord avec ce son singulier, cette chute irrémédiable dans un dédale de riffs inextricables, chirurgicaux et rebondissants sur lesquels on se révèle bien incapable de secouer la tête. Une batterie… inexplicable, destructrice et des soli aux mélodies malsaines, tordues, on finit par être complètement happé, submergé à en perdre la raison.

En fil rouge, les voix grésillantes et monocordes du médecin-chef, Jens Kidman, bourdonnent dans le micro et résonnent dans les cerveaux, des beuglements remplis de Violence, le venin d’un naja craché en plein visage. Les compositions sont perçues comme une épopée dans les Abysses, véritables méandres de sentiments tous issus de la haine et de la colère. Pas de doute, c’est bel et bien à MESHUGGAH que l’on a affaire.

De plus lorsqu’on y regarde à deux, trois fois ou voire même quatre fois, on se rend vite compte qu’ici les suédois ne font que livrer leur essence, polyrithmique, inabordable pour un novice et si complexe qu’elle impose le respect. Rien de plus, rien de moins, hormis peut-être quelques sonorités surprenantes comme le « stonerisant » « By The Ton » ou encore « Into Decay ». Et le respect s’impose encore un peu plus lorsqu’on sait que « The Violent Sleep of Reason » a été enregistré en live, avec toutes les complications que cela engendre. Alors autant le dire immédiatement : « Ô toi, jeune adepte du djent, retourne dans ta chambre travailler tes rythmiques et tes riffs de guitare. Tonton MESHUGGAH vient reprendre la main. » 

Mais le gros bémol, selon moi, reste qu’écouter du MESHUGGAH se révèle parfois (trop) exigeant, car même si la qualité est au rendez-vous, la longueur de l’album et la complexité musicale peut rapidement peser  sur l’auditeur tout comme ce léger manque de diversité dans les compositions.

En somme ça reste du MESHUGGAH! Et ce « The Violent Sleep Of Reason » montre clairement que les suédois règnent et règneront toujours en maître sur un style, un genre qu’ils ont crée. Parfois imité, souvent copié, on ne peut que s’incliner face à cette technique qu’eux seuls arrivent à faire sonner avec autant de puissance et de sincérité.

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