[ Chronique ] THY CATAFALQUE – Meta ( Season Of Mist ) note : 10^(-20) Å

cover

Toujours à l’avant-garde, THY CATAFALQUE sort cette semaine son « Meta » et ce one-man-band vient une fois de plus  nous heurter les papilles sonores grâce à un album à l’approche globalement plus directe que son prédécesseur, l’excellent « Sgúrr ». Mais allons à l’essentiel, « Meta » est un terme grec qui signifie à l’origine : « au-delà, au-dessus, à travers », ce qui correspond ici à un mouvement, un voyage à travers différentes époques et différentes formes de vie. Et cette définition colle parfaitement à la musique, une sorte de cycle nébuleux, du passé vers le futur et inversement, de la vie vers la mort et inversement, du haut vers le bas et inversement, de la lumière vers l’obscurité et inversement. Des mélodies néo-folk et « médiévales » côtoient des explosions métal entrelacées avec des passages éthérés quasi-mystiques et des interludes plus progressifs… On peut le dire, durant les 67 minutes de « Meta », on passe par tous les états, par tout les temps.

Chaque titre possède vraiment sa propre personnalité, son propre voyage. On se laisse inonder par les eaux calmes des mers de « Sirály », son chant féminin haut perché et son violoncelle, une allégorie sur la vie et la mort. Tout à coup la pluie, associée à une guitare mélancolique, un rythme binaire hypnotique et un clavier nébuleux pour illustrer « Osszel Otthon ». Puis on plonge dans l’infiniment petit avec « 10^(-20) Ångström » ( l’Ångström étant une unité utilisée dans la physique atomique ) avec un métal à tendance black, plus concis et « régressif » finissant sur une rythmique presque électronique. Le voyage ne s’arrête pas là, on se laisse transporter de la progressive, épique et sombre « Ixión Düün » et ses claviers kitscho-vintages jusqu’à la « préhistorique » « Mezolit » peuplée de chants clairs masculins ; rituelle, insaisissable et intemporelle. Mais la pièce-maîtresse de « Meta » reste selon moi « Malmok járnak », 21 minutes où l’on retrouve à peu près toute la richesse de THY CATAFALQUE, un trip venteux où l’auditeur quitte les sphères terrestres, entre un PINK FLOYD païen, un MIKE OLDFIELD underground et les premiers BATHORY.

Aidé une fois de plus par « une kyrielle » d’invités, notamment au chant mais également au violoncelle ou encore au hautbois, Tamás Kátai, véritable artiste ( voire artisan )  libre et créatif, multi-instrumentiste et cerveau derrière THY CATAFALQUE réussit à nous transmettre sa forte intensité émotionnelle couplé à un besoin d’introspection et d’espace. Des Highlands à l’Infini… voilà comment résumer « Meta », aussi philosophique que transcendant. Tamás Kátai aka. THY CATAFALQUE ou le Devin Townsend de l’Underground, réussit parfaitement à nous plonger dans sa musique, son œuvre profondément avant-gardiste, intimiste et toujours ancrée dans un univers assez metal. À la fois introspectif, chaleureux et éveillé, « Meta » ne perd pas pour autant l’auditeur dans une complexité musicale parfois à la limite du digeste, bien au contraire, il le transporte simplement vers différents ailleurs…

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