SUBROSA – For This We Fought The Battle Of Ages ( Profound Lore Records ) note: Sub/Rosa

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Salt Lake City est une ville américaine plus connue pour ses J.O., son grand lac salé et ses mormons que pour ses groupes de Doom… C’est pourquoi je me devais de rectifier le tir en essayant de vous parler de SUBROSA, un quintette atypique ayant vu le jour il y a déjà onze ans et qui s’efforce de faire (re)connaître son « Doom de Chambre ».

Avec l’acclamé « More Constant Than The Gods » paru courant 2013,  SUBROSA a pris conscience de sa singularité et c’est à travers son art, sa musique, cet écrasement sonore monolithique, ce savant mélange de doom metal « simple » et dévastateur concassé à la musique de chambre néo-classique ( le groupe se composant de trois femmes dont deux joueuses de violon électrique ) que les américains nous reviennent, plus fort que jamais.

« For This We Fought The Battle Of Ages » va encore plus loin dans ce concept et le groupe réussit le pari de créer un album encore plus épique et enjôleur, le tout filtré à travers le prisme de la tragédie gothique. Et c’est une production propre et puissante à la fois, signée par le batteur Andy Patterson, qui fait la différence. Effectivement, SUBROSA possède un son lourd, sombre et dynamique, comme tout groupe de Doom qui se respecte. Les titres sont tout en longueur ( une quinzaine de minutes en général ) et oscillent entre passages planants « néo-folk » qui vous attrapent, vous entraînent haut dans le ciel et un riffing doom-sludge puissant qui vous écrase contre le sol tel un vulgaire hérisson aplati par un 33 tonnes . ( « Despair Is A Siren », « Black Majesty » )

La partie rythmique assure parfaitement le côté Doom, mais ce sont les violons et chœurs de Sarah Pendleton et Kim Pack qui, mixés plus en avant que par le passé,  permettent d’adoucir l’œuvre et de la rendre originale, « expérimentale ». De même le grain de voix si particulier, tout en intensité et en émotion de la « pythie » Rebecca Vernon ( Chant/Guitare ) donne vie à des textes toujours empreints de poésie et de sorcellerie. Ce crescendo, la puissance « doomesque » et les incursions « classiques » célestes permettent au groupe d’étendre lentement son « spleen sincère », ce voile de « mélancolie positive » qui vous prend aux tripes. SUBROSA offre ainsi une vision unique, féminine, éthérée et presque « angélique » de ce qu’est le Doom.

En d’autres termes, avec « For This We Fought The Battle Of Ages », la musique de SUBROSA devient encore un peu plus poétique. Le groupe joue sur ses spécificités et nous offre une oeuvre nostalgique, une réelle échappatoire tout en mélancolie, un espace d’introspection et de libération… et c’est tout simplement beau !! Comme l’écrivit à l’époque notre vieil ami Charles B. :

« La mélancolie est l’illustre compagnon de la beauté; elle l’est si bien que je ne peux concevoir aucune beauté qui ne porte en elle sa tristesse. »

 

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