Entretien croisé de Tentation et de l’association Pyrenean Metal

Un groupe, au doux nom de « Tentation », commence à faire de plus en plus parler de lui dans le sud de la France et plus précisément à Torreilles près de Perpignan.
Suite à la lecture de critiques plutôt positives concernant un EP (sorti en 2015), j’ai souhaité en savoir plus sur cette bande de potes, dont certains font partie de l’association « Pyrenean Metal », qui a à son actif plusieurs organisations de concerts ainsi que le festival « Pyrenean Warriors Open Air » (2nde édition en septembre 2016).

tentation
Salut Guillaume, pourrais- tu tout d’abord, nous présenter rapidement les membres de Tentation ?

Guix : Salut Seb ! Avant tout nous sommes 4 copains fan de Heavy Metal. Il y a donc Patrice « Darquos » au chant, Laurent « Lole » à la batterie, Guillaume (Surnom en cour d’expérimentation) à la guitare et donc moi « Guix » à la basse.

Vous évoluez dans un style que je qualifierais de pur Heavy Metal à la sauce « bleu blanc rouge ». Suis-je dans le vrai ?
Guix : Exactement du bon Heavy Metal 100% français ! C’est ce que nous voulions faire depuis le début.

Contrairement à des pays comme l’Espagne, l’Allemagne ou encore Italie, le Heavy a longtemps été délaissé par le public français. Or, je constate un retour en force de ce mouvement dans nos contrées depuis quelque temps. Comment expliquerais-tu cela ?
Guix : Tu as raison le Heavy revit de nouveaux jours depuis quelques années mais il est encore mis de côté car beaucoup préfèrent écouter du « metal moderne  trigger à mort ». Honnêtement je ne saurais l’expliquer, je ne fais pas partie de cette génération qui a vécue dans les années 80 étant donné que je n’ai que 23 ans. Peut-être par nostalgie !

Une de vos qualités est de proposer exclusivement le chant en français. Pour quelles raisons avez-vous fait ce choix ? Certes, cela permet au public de comprendre les paroles de vos morceaux, mais ne craignez-vous pas que cela entraîne un rejet de la part d’un certain public ?
Guix : Car Patrice a vraiment un accent anglais de merde. Ah ah ! Non pour nous il était évident de chanter en français car nous sommes tous les 4 de grands fans des groupes des années 80 comme Sortilege, H-Bomb, Ponce Pilate, Adx…. Je peux comprendre que le fait de chanter en français peut choquer certaines personnes mais ce n’est pas ce genre de public que nous ciblons. Nous, on fait ça avant tout pour nous faire plaisir mais surtout faire plaisir aux copains et à toutes ces personnes qui n’ont jamais arrêté d’en écouter et qui soutiennent la scène française. Après pour avoir joué en Espagne je peux te dire que même les espagnols sont contents d’écouter du metal chanté en français.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur la façon dont vous créez vos morceaux ?
Guix : C’est tout simple, Guillaume nous enregistre des riffs, il les envoie par mail et lors de nos répètes nous les peaufinons afin que Patrice puisse trouver une mélodie vocale. C’est pour nous la meilleure façon de progresser car je dois t’avouer qu’il est quand même difficile de composer des morceaux surtout dans notre style bien défini.

J’ai remarqué que vous aviez plusieurs dates « live » calées ces dernières semaines. Est-ce important pour vous de fouler les planches dans nos belles salles de France ? Quel accueil vous réserve le public ?

Guix : Effectivement nous avons eu l’occasion de partir jouer dans certaines villes française et c’est juste énorme pour nous car nous avons quasiment aucune expérience scénique dans ce domaine. Oui faire des concerts est une bonne occasion de nous défouler mais ce n’est pas vraiment une priorité (nous avons tous une famille et Tentation ne reste qu’un hobby). Nous préférons jouer peu de fois mais devant un public de vrais passionnés. Pour le moment que ce soit en France ou en Espagne nous avons eu un accueil super chaleureux et convivial du public et c’est ce que nous recherchons.

Lors de notre rencontre l’année dernière au Rock Fest de Barcelona, tu m’as avoué participer de temps en temps à de « gros » évènements comme celui-ci. Perso, j’ai le sentiment que les (trop) nombreux festivals proposés un peu partout en Europe et notamment en France, poussent les fans à « se réserver » pour ces évènements et à déserter de plus en plus les « petits » concerts organisé par des associations locales. Qu’en penses-tu en tant que metalleux mais aussi en tant que membre d’une asso organisatrice de concerts ?

Guix : Oui et je n’ai pas changé depuis l’année dernière, en gros fest je ne fais plus que le RockFest de Barcelone car c’est un festival de « taille » humaine. J’ai fait le Hellfest pendant 3 ans mais c’est devenu trop gros pour moi, je ne profitais pas vraiment car il fallait sacrifier des groupes pour en voir d’autres… Après il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier, effectivement que beaucoup ne sortent qu’une seule fois par an pour faire le Hellfest, le Wacken ou un autre, mais dans ces festivals là on retrouve quand même ceux qui se bougent toute l’année et qui aident les petites organisations comme la nôtre à faire vivre sa passion du metal.

Venons-en à ton association « Pyrenean Metal ». Depuis quand existe-t-elle, comment est venue l’envie d’une telle aventure entre amis ?

L’association existe depuis 2005 sous la tutelle de Patrice, moi je n’y suis que depuis 2009/2010. Le but de départ de l’association était de référencer tous les groupes pyrénéens sur son site internet (nous continuons toujours à le faire) tout en organisant des concerts durant l’année. Le noyau actuel de l’asso n’est effectif que depuis 2012 (Les 5 fantastiques… Oui car nous les catalans du nord nous ne sommes pas comme les autres ah ah). Nous sommes donc Patrice, Laurent, Guillaume, Franck et moi.

Peux-tu nous expliquer comment vous vous organisez pour le choix des dates et des groupes que vous voulez faire venir ?
Guix : Les choix des groupes se font en fonction de nos coups de cœurs, chacun propose plusieurs groupes et nous décidons tous ensemble. Pour la date, nos concerts se font automatiquement le samedi car nous travaillons tous et il est donc impossible d’organiser un concert en semaine.

Avez-vous des subventions de votre commune ou autres ? Si non, comment parvenez-vous à survivre dans ce monde-là ?
Oui nous avons des subventions de la Mairie de Torreilles et du Conseil Départemental mais ces subventions-là ne sont que pour le Pyrénéen Warriors. Après nous organisons un concert en début d’année et ce sont les ventes des billets qui payent les groupes, les boissons, la salle etc.

Venons-en maintenant, si tu le permets, au festival que vous avez fondé l’année dernière. Il se prénomme « Pyrenean Metal Warrior Open Air ». D’où vous est venue l’idée de réaliser votre propre « fiesta » ?
Guix : Le rêve qui fût une réalité ! Nous avons toujours voulu organiser quelque chose de plus gros que nos concerts habituels. Nous avions déjà essayé en 2010 avec le « Spikes Leather And Metal » mais depuis nous n’avions pas eu d’opportunité. Donc l’histoire du PWOA débute en septembre 2014, lors du forum des associations de Torreilles auquel nous participons chaque année, Marc Médina, maire du village, est venu nous voir en nous demandant de monter un dossier pour un festival Heavy Metal sur Torreilles. À chaque fois que nous organisons un concert il était présent et il nous a donc fait confiance et nous le remercierons jamais assez!

Peux-tu nous donner des chiffres concernant l’édition 2015 ? Combien de temps vous faut-il pour organiser un tel évènement ? Le nombre d’entrées payantes réalisées ?
(Ce qu’il vous faut pour rentrer dans vos frais ?) Le nombre de personnes qui « travaillent » le jour J, bénévoles compris ? Comment s’effectuent vos choix de groupes à l’affiche ?

Guix : Pour cette première édition nous avons eu 350 entrées et il nous en fallait 300 pour faire l’équilibre donc nous avons même eu un petit bénéfice qui sera réinjecté pour la seconde édition. En ce qui concerne le temps qu’il faut, j’ai arrêté de compter il y a longtemps, entre le contact des groupes, la paperasse, les plans, les contacts de partenaires, réunions, mise en place, démontage… Ca fait un paquet d’heures. Mais nous avons mis 1 an à tout mettre en place.

Les agents de la mairie ont eux aussi passé du temps vu qu’ils nous ont entièrement aménagé l’espace du festival (avant c’était l’ancienne pépinière municipale). Le jour J nous étions (et nous le sommes toujours) plus de 40 « benevils », une excellente bande de potes ! Pour le choix des groupes c’est exactement la même que pour nos concerts durant l’année nous programmons en fonction de nos coups de cœur et bien sûr nous essayons de faire venir des groupes qui ne sont jamais venu jouer en France. Pour le groupe d’ouverture nous voulons à chaque fois programmer un jeune groupe de la scène française qui pour nous mérite d’avoir un bon coup de pub (Iron Slaught pour la première édition et Electric Shock pour la seconde).

Avec le recul, comment vois-tu cela aujourd’hui ? Peux-tu nous en dire en peu plus sur l’édition 2016 à venir?

Guix : Pour être franc j’ai encore du mal à l’imaginer car c’est un rêve que d’organiser un tel événement dans mon petit village et la seconde édition arrive à grand pas, la première édition c’est super bien déroulée, nous avons eu quasiment que des retours positifs et c’est ce qui nous motive encore plus.

Du coup la seconde édition se déroulera le samedi 10 septembre toujours sur le magnifique site de la chapelle de Juhegues à Torreilles. Nous avons l’honneur de recevoir les americains de Manilla Road, les Français de ADX, les Allemands de Metal Inquisitor (pour leur premier concert en France), les Belges de Ostrogoth (Premier concert également), les Espagnols de Iron Curtain, les Belges de Horacle et les Français de Electric Shock, la base nous avions les Nord Irlandais de Terminus mais pour des raisons personnelles ils ne peuvent pas venir mais ce n’est que partie remise, il va falloir attendre un peu pour connaître le nom 8eme groupe. Les prix sont à 35 euros en préventes et à 40 euros sur place.

Il y a-t-il d’autres questions auxquelles tu aurais aimé répondre ? lesquelles ? Et pourquoi ?
Guix : Pour la déconne je dirais : Pourquoi sur la pochette de l’ep de Tentation il n’y a pas les tétons ? Ahahah C’est une question qu’on nous pose souvent. Tout simplement pour respecter le choix de notre modèle.

Pour finir cette interview, je pose toujours la même question. S’il ne devait rester qu’un seul groupe sur terre après une guerre thermonucléaire, lequel choisirais-tu ? Et pourquoi ce choix ?

La question ne se pose même pas….. Un groupe 100% féminin bien sûr, ahahah !! Non plus sérieusement je dirais mes amis de Iron Slaught comme ça on pourra passer nos journées à chanter et headbanger sur nos morceaux fétiche !

Page Facebook
Page Bandcamp

pyrenean metal

Partager