THE LUMBERJACK FEEDBACK est un groupe atypique dans tout les sens du terme : De par sa formation déjà, 5 mecs dont deux batteurs ( tout comme KYLESA mais n’y voyez pas là de similitudes, THE LUMBERJACK FEEDBACK a sa propre personnalité, sa propre complexité), deux guitaristes et un bassiste, pas de chant et une musique lourde (très lourde!!), mélancolique et émotionnelle.
Le groupe évolue dans un style tantôt sludge, tantôt doom et parfois une dose de postcore à la CULT OF LUNA mais avec un groove implacable. Servi par un son puissant et clair, le groupe nous offre ici une véritable bouffée de fraîcheur dans un style qui a tendance à s’auto-caricaturer, « Blackened Visions » ne sonne pas comme tout les autres albums de doom, privilégiant au contraire la lourdeur du métal. Pour bien résumer et ne pas se perdre dans 36 000 explications de « sous-sous-genres » LUMBERJACK FEEDBACK fait du LUMBERJACK FEEDBACK (C’est con mais c’est vrai!).
Sur « Blackened Visions », le groupe égrène son style en six morceaux, six pièces épiques presque cinématographiques: chacune d’entre elles étant construites comme le chapitre d’un livre avec ses émotions et son histoire propre. Soutenu par un gros travail de composition, les musiciens alternent parfaitement accalmie et lourdeur et réussissent par la même occasion à tenir l’auditeur en haleine tout au long de l’album (et quand on sait qu’il n’y a pas de chant, ce n’est pas toujours chose aisée).
Les batteries cognent forts et appuient d’autant plus les riffs de guitares qui en deviennent véritablement écrasants (« Imere Mortal », « Dra Till Helvete»), la puissance de feu déployée par THE LUMBERJACK FEEDBACK va littéralement exploser les tympans du public mais toujours avec beaucoup de finesse dans la manière d’amener les choses et c’est précisément là que le groupe sort du lot et fait mouche. Les lillois s’offrant même ,pour le plaisir, la participation d’Alex Colin-Tocquaine (AGRESSOR, ex-LOUDBLAST) sur le morceau titre de l’album (« Blackened Visions »).
On écoute alors l’album en boucle en attendant qu’une seule chose: voir cette musique prendre vie en concert et se faire casser les oreilles…
Pour ce début 2016, Kaotoxin Records nous a dégoté une petite perle, avec ce premier album qui promet un bel avenir pour un groupe dont le talent et les qualités sont indéniables. Le quintette nous sort le grand jeu avec ces 44 minutes de pure musique nous plongeant tout droit dans les méandres de son « LUMBERJACK METAL ». Il nous montre une fois de plus que la scène française se défonce pour pondre des putains de bons albums et que nous n’avons strictement rien à envier à nos collègues « rednecks » et autres alcoolos notoires tirant sur des alligators au fin fond d’un bayou.
Le mot de la fin ? BRAVO!
https://www.youtube.com/watch?v=YjJyGYEOMo0
